Actu

Pourquoi la hausse de la taxe soda en 2025 est une bonne nouvelle

Votée en début d'année, la hausse de cette taxe va faire augmenter les prix des boissons sucrées. Un mal pour un bien ?
Des bouteilles de limonade

Comme l’alcool et le tabac, les boissons sucrées n’échappent pas à la taxe comportementale dite taxe soda. Son objectif : dissuader les Français de consommer en excès ces produits nocifs pour la santé. Concernant le sucre, de plus en plus d’études suggèrent un lien avec l’obésité, le diabète de type 2 ou les maladies cardio-vasculaires… Sans compter le coût pour l’Assurance maladie.

À LIRE AUSSI >>> Boisson énergisante : un danger sous-estimé pour la santé ?

Une hausse significative pour 2025

Approuvé le 10 février 2025, le nouveau budget de la Sécurité sociale intègre une forte hausse de cette taxe, mise en place en 2012. Pour un litre de Coca-Cola (106 g sucres/l) par exemple, le consommateur paiera environ 15 centimes de plus si l’industriel répercute la taxe sur le prix de vente. À moins qu’il ne réduise le sucre dans ses recettes. « L’un des buts de la taxe, c’est que les fabricants proposent des produits plus sains », indique Céline Bonnet, économiste pour l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de la Toulouse School of Economics.

Quid de son effet sur la santé ? « Il n’existe pas encore d’études françaises évaluant l’impact direct de cette mesure en termes de santé publique, reprend la chercheuse. Et les travaux menés aux États-Unis ne peuvent pas s’appliquer à la France. Notre consommation moyenne est de 60 litres de boissons sucrées par an, contre 200 à 250 litres outre-Atlantique ». 

À LIRE AUSSI >> Les astuces pour diminuer sa consommation de sucre

Des impacts sanitaires à mieux évaluer

Toutefois, les experts ont constaté que l’évolution de la taxe en 2018, déjà plus sévère que la première, avait permis de faire baisser cette consommation. Une étude menée par les scientifiques du laboratoire Inrae School of economics à Toulouse, et publiée en 2023, a montré que les personnes obèses et en surpoids sont surreprésentées parmi les grands buveurs de boissons sucrées. 

Et d’après ces travaux, « il faudrait augmenter d’au moins 0,20 € par litre le prix de ces boissons pour toucher les personnes les plus exposées, précise Céline Bonnet. Cela étant, l’obésité résulte aussi d’autres facteurs, notamment alimentaires comme les biscuits et les desserts lactés. » Mais, pour l’heure, il n’est pas question de légiférer sur d’autres produits sucrés.

Taxe soda : quel montant pour les fabricants ?

Désormais, les fabricants doivent s’acquitter, pour un hectolitre de boisson, de : 
4  (contre 3,79 €, en moyenne, auparavant) si elle contient moins de 5 kg de sucre ajouté. 
21  si elle contient entre 5 et 8 kg de sucre. 
35  au-delà de 8 kg de sucre ajouté (contre 17,70 € en moyenne jusqu’ici). 
Quant aux boissons comprenant des édulcorants de synthèse, la taxe reste fixée à 3,50 € par hectolitre, et doit passer à 4,50 € l’an prochain.